
- Comment prendre soin de soi jour après jour ?
Vivre n’est pas simple. Comment faire pour avoir une vie longue et épanouie sans s’exposer à tous ces problèmes de santé qui nous font tant peur ? Est-ce simplement une question de chance ou d’être au bon endroit ? Non, c’est souvent le fruit de nos choix au quotidien. Je vous propose de partager les comportements qui font une réelle différence. Partout dans le monde, on observe une épidémie d’obésité et de troubles dépressifs. Ces troubles ne sont pas dus à l’apparition d’un gène pathogène mais sont la résultante de tous ces petits choix comportementaux et ces compromis que nous faisons au quotidien et qui mis bout à bout construisent nos vulnérabilités et ces symptômes. Ce phénomène s’appelle l’épigénétisme. C’est-à-dire que l’expression dans la réalité de nos gènes dépend de notre environnement et de notre façon de l’aborder. Nos comportements quotidiens créent un contexte qui favorise l’expression épigénétique de notre être. Notre être est comme un jardin. Selon les graines que l’on plante et la façon dont on le jardine, il ne sera pas le même. Si nous avons un bon jardin et que nous passons notre temps à consommer les fruits de celui-ci et à jouir de celui-ci, très vite il va évoluer en friche tout comme notre être évoluera en friche si nous ne prenons pas soin de celui-ci. Kelly Wilson, nous engage à nous arrêter un instant pour nous poser la question des valeurs que nous voulons "jardiner" dans notre vie. Par exemple si nous souhaitons être un bon père (valeur) cela demande de jardiner au quotidien la patience, la gentillesse, la fiabilité… (Pattern). Notre engagement comportemental peut-être distrait par des pensées automatiques qui traversent notre esprit comme des oiseaux dans le ciel. Ces oiseaux nous disent des mots tels que : « impossible, toujours, jamais, etc.). Il est impossible d’empêcher les « oiseaux » de traverser le ciel et de croasser. Par contre, on n’est pas obligé de les suivre! On peut juste reconnaitre qu’ils sont là, les saluer et repositionner notre regard sur notre jardin à cultiver... C’est à chacun de définir les valeurs qui lui sont importantes à jardiner. Par contre, d’après de nombreuses études scientifiques, il existe huit pratiques qui font une réelle différence dans le présent et qui organisent notre futur. Ces huit pratiques permettent de prendre soin de soi et de conserver une vie profitable :
- Bouger son corps: Lutter contre la sédentarité. Ce n’est pas que faire du sport, mais être vigilant, être en mouvement tout au long de la journée. (Psychiatre, sur son siège, est-ce un métier à risque ?)
- Manger des aliments réels: Kelly met en garde contre la nourriture industrielle qui favorise l’obésité et la dépression.
- S’offrir une réelle opportunité de sommeil: Beaucoup de troubles psychologiques sont dus à des difficultés de sommeil. La société de loisir a amputé du temps de sommeil. Il ne faut pas hésiter à faire l’effort de se coucher plus tôt pour avoir son quota utile de sommeil, d’éloigner les écrans ou de cultiver la sieste.
- Cultiver son réseau social : Des études récentes ont montré que le principal facteur qui influe sur notre façon de vieillir et notre durée de vie est la qualité de notre appartenance sociale.
- Cultiver la pleine conscience de soi dans nos actions du quotidien: Quand on marche, quand on prend sa douche ou que l’on fait la vaisselle, il faut prendre le temps d’être vraiment là et non pas la tête ailleurs.
- Diminuer les toxines: Drogues, alcool, cigarettes, médicaments
- Poser des actes significatifs : C’est-à-dire d’être engagé dans sa vie en agissant en fonction de ce qui a du sens pour soi et non être un touriste ou un consommateur de la vie.
- Pratiquer l’autocompassion : Nous ne sommes pas des êtres parfaits mais des êtres vulnérables. Ce n’est pas le résultat qui est important car cela nous amène à juger et à commenter notre vie, mais notre attitude mais aussi la façon dont nous avons de la tendresse pour nos ratés et notre vulnérabilité.
Cette démarche est la démarche ACT.
L’ACT vise à développer la fléxibilité psychologique. La démarche ACT montre que la souffrance n’est pas une maladie mais qu'elle fait partie de la vie et qu’elle ne doit pas être une excuse pour ne pas faire. Il n’y a pas d’amour sans perte, nous aurons tous des maladies, des deuils, des renoncements, des frustrations, etc. La question n’est pas la souffrance mais comment porter cette souffrance existentielle. Cette thérapie ne recherche pas ce qui est vrai mais ce qui est utile à soi! C’est pour lui une sorte de méditation de l’action pour être engagé dans sa vie. Nous avons tous à construire une « spiritualité » de notre vie. C’est-à-dire définir ce qui a du sens pour nous. Ce n’est pas forcément religieux.
C’est juste se donner des directions de vie qui nous correspondent afin d’être en adéquation avec soi. Or, la société ne nous apprend pas cela. Elle suggère plutôt qu’être différent est mal. On a tendance à normaliser nos comportements et nos identités. La conséquence de cela est que l’on est tenté de vouloir vivre une vie qui n’est pas la nôtre. Cette distorsion est source de tension et est à l’origine du malaise dont souffre de nombreuses personnes. Nous sommes ce que nous faisons ! Kelly Wilson1 développe ces thématiques au cours d’ateliers et de conférence. On ne sort pas indemne de sa rencontre. Ce psychologue touche notre être et met en avant notre vulnérabilité et donc notre humanité.
Ecoutez le via cette vidéo : https://vimeo.com/157618477